Donnerstag, 24. Juni 2010

Glöm inte din svenska! (N'oublie pas ton suédois !)

Aujourd'hui, jour du départ, mais j'écris ces lignes la veille du jour J, J comme jour et comme jeudi aussi, wouhou. Si tout se passe bien, après avoir volé vers Copenhague puis Parisse, bientôôôt avec autant de "ô" que dans "trooop bôôô", je serai en France où je retrouverai les joies des grèves du RER B, histoire de me remettre dans le bain de la vie en région parisienne, et surtout des personnes m'ayant manqué. Je devrais donc sauter de joie, nan ? Ce que je fais, avec un léger fond de "Ah ouais déjà ?" cependant.

Je me répète sans doute, mais j'ai beaucoup aimé découvrir la Suède. Pour des tonnes de raisons, et ce malgré quelques aléas (au hasard, ça, ça et ça) qui deviendront bientôt des anecdotes à répéter en souriant et avec dérision. Au cours de mon séjour, j'ai progressé dans ma connaissance de Göteborg et de ses habitants, et de ses alentours plus ou moins lointains, ça a été extrêmement agréable, et du coup... J'ai comme l'impression de laisser quelque chose d'inachevé. Det känns konstigt, ça semble bizarre. [Je crois que j'use et que j'abuse de l'expression "det känns". Plutôt que "ça semble" ça veut dire "ça se ressent" mais je ne vois pas comment l'utiliser en français.]

Lors de ma dernière journée complète en Scandinavie, j'ai eu un aperçu des gens adorables que je vais quitter en partant. J'ai déjà dû faire des au revoirs auparavant, à l'aumônerie, au Språkcaféet, à ma voisine de bureau allemande si sympathique, mais là, pouf, avec ma chambre toute rangée et casée dans la valise vert pomme prête à déborder, les choses ont pris une allure plus sérieuse et dramatique. J'ai passé une excellente journée. Fika avec des collègues, déjeuner encore avec eux, discussions et bavardages divers donc ; dépôt de mon paquet Erasmus de vaisselle, couette et oreiller au SGS (CROUS local) avec l'aide d'une chercheuse suédo-finlandaise, qui m'a quittée sur la phrase en titre, et de sa voiture ; fika étrangement placée, id est après le dîner, avec un voisin ancien camarade du cours de suédois qui a osé me dire la veille de mon départ qu'il existe à Göteborg un café proposant non pas un open bar mais un open gâteaux à 40 SKR, à cause de lui, j'ai encore besoin d'une ceinture pour mes pantalons.

Je suis donc ravie, et toute excitée à l'idée de rentrer, et... partagée quant à l'idée de quitter la Suède. M'enfin, je crois que je la garde dans le caillou qui me sert de coeur (hmm un granite altéré, avec des poches d'argile pour absorber les larmes devant les films magnifiques comme "Underbara äslkade") , et finalement, comme j'ai SVD en page d'accueil, que je pourriellerai de temps à autre mes connaissances locales, que j'irai ptêt en cours dans ma petite école, et que j'ai acheté Millenium pour enfin le lire, et que je suis complètement absolument nörd (nerd) de la Suède, euh, le seul truc vraiment spécifique d'ici que je quitte, outre les gens et trucs physiques, c'est... Sweedeedeee !


[De dos et mal coiffée, ça le fait, je pourrais être n'importe qui d'autre. Mais pas une Suédoise, question d'élégance.]

Adjö, petit blog, occasion de relecture de mon quotidien pour le regarder comme un cadeau du ciel plein de chouettes surprises à la quanêlleuh (pure provocation d'un lecteur) et à la bonne humeur, opportunité de partager cela via la toile... et formidable prétexte de bavardage. Je me contenterai de parler pour de vrai à présent, dans des dialogues à plusieurs... jusqu'à une prochaine aventure bloggable peut-être. D'ici là, comme dirait ce cher Markus Schulze, présentateur de popXport sur Deutsche Welle, "ciao, bye bye, und hasta luego !". Et "vi ses", qu'il ne dit pas, ce que je ne lui pardonne que parce qu'il m'a fait découvrir Lena Meyer-Landrut avant l'Eurovision.

Mittwoch, 23. Juni 2010

En annan typisk svensk kvinna

Hier, à l'atelier de français du Språkcaféet, j'ai pu discuter avec une jeune étudiante très sympathique, et très suédoise, pas pour les mêmes raisons que cette Suédoise typique déjà décrite, cependant. D'accord, elle était blonde aux yeux bleus, mais avec un carré à frange qu'on voit peu ici. J'aime bien voir que cette coupe sied parfaitement à des gens, mais l'ayant porté des années, je sais que je ne fais pas partie de ces personnes, hum. La demoiselle était très suédoise au sens où elle était très contente de sa nationalité, et déplorait que certains Suédois se dénigrent eux-même, le tout sans excès de nationalisme, en Suède, il est toujours bien vu de rester lagom. Et je ne crois pas que je trouverais sympathique une vraie chauvine militante.


[Merci SVD. Au passage, concernant la polémique de l'entrée dans l'église, le compromis a été, pour le roi, d'accompagner sa fille... jusqu'à la moitié de l'allée.]

Elle m'a d'abord avoué ne pas avoir regardé le mariage de la princesse héritière à la télé samedi, mais elle espère bien pouvoir le faire
via internet. Elle aime la monarchie, pour de vrai, et ne souhaite pas sa destruction avant la fin du monde. Elle a déjà regardé des photos de la cérémonie dans le journal, et a trouvé Victoria très belle, moi aussi d'ailleurs. [Et pourtant, je préfère normalement l'allure de Madeleine !]. Et aussi, elle a lu un extrait du discours de Daniel, en anglais avec des morceaux en suédois, gnu, que j'ai pour ma part vaguement écouté en entier. Le détail romantique qui tue, et qui marque les Suédois fiers de l'être comme elle, ou les Bisounours tricolores, est le moment où il explique qu'une fois, Victoria, avant de partir un mois en Chine, lui a remis une boîte contenant 30 lettres, une pour chaque jour d'absence. Notre réaction à toutes les deux : Et d'un, comment trouver le temps d'écrire tout ça ? Et de deux, où dénicher autant d'inspiration ? C'est beau, l'amour... et l'union royale médiatisée.


[Slottskogen, jour de Pâques.]

L'autre élément qui m'a marquée dans l'amour du pays natal chez cette jeune Scandinave a en fait provoqué un éclat de rire de ma part. Elle m'a dit qu'elle trouvait que ses compatriotes ne montraient pas assez leur drapeau. Euuuh, que ce soit en connaissant l'existence des journées du drapeau, ou en ayant assez parcouru la campagne en train pour y voir quasiment autant de bannières que de maisons, je ne suis pas d'accord... Et lui ai expliqué mon point de vue, qui a eu l'air de la rassurer sur le sentiment national des autres Suédois.

Et puis elle aimait les traditions, et ça m'a rendue nostalgique par avance, parce que très bientôt, je ne suivrai plus que de loin les coutumes locales, et même si je me sens française et heureuse de l'être, hé bé je la soutiens, les Suédois devraient être contents de l'être, ils sont fous mais également très chouettes, tout simplement... Qu'on ne me demande pas de justifier objectivement cette affirmation née d'une observation amusée et naïve de cinq mois !

Montag, 21. Juni 2010

På norska landet (Dans la campagne norvégienne)

Comme je l'avais indiqué dans un précédent article, j'ai passé le week-end à Evenstad, en Norvège, plutôt au Nord, et dans de petites montagnes ou collines très bien en chair. Ce fut la Campagne, la Cambrousse, mais aussi... [Avec les photos très réussies de Rat des champs !]

Un Campus


Campus isolé, perdu dans cette magnifique vallée, avec un cadre naturel fantastique remplaçant le confort de la civilisation.

Du Crapahutage

A la recherche du sommet d'une montagne sans jamais la grimper, suivant un joli chemin où l'on peut croiser...


... Des chèvres...


... Des moutons dont des bébés gloutons...


... Et un étang à l'air enchanté !


Une autre fois, nous nous sommes promenées avec l'idée d'un parcours dans la forêt, peu dégagé...


... Pour finir par découvrir par hasard un lac splendide !

Si ce n'est pas de la sérendipité, ça... [Mot appris dans cette expo.]

Des Cabanes


Pour les autochtones, aucun trou n'est assez paumé pour ne pas y construire de maison, sans doute de vacances. On notera la sublime déco près de la fenêtre, hum.

De la Cannelle, des boulettes de viande et Compagnie


Parce que les supermarchés suédois dévalisés par le Rat des villes sont un complément appréciable à la minuscule et onéreuse boutique locale. Et parce que ma mission sur cette terre est de convertir mon prochain à la fika.

Des Campagnols d'étude

Absolument mignons à mon avis, mais source de tas de défis que le Rat des champs relève avec énergie, croisons les doigts pour la suite, contre les espèces intruses et les oiseaux voraces capables d'ouvrir des pièges, si, si.


Du Calme et de la sérénité


A rompre de nombreux bavardages, parce que si nous ne l'avions pas fait, qui aurait complété les paysages d'éclats de voix et de rire, hein ?

Au moins un Coucher de soleil


D'une beauté à en ressortir d'un chaleureux bâtiment après des heures de marche et le (re)visionnage du quelque peu perturbant film "L'effet papillon".

Hé oui, Evenstad vaut bien un long voyage en train, et même la légère appréhension due à un contrôle par la douane suédoise au retour, qui a été bien plus simple et rapide que mon expérience avec de rustres Norvégiens. Un grand takk au Rat des champs pour son accueil !

Samstag, 19. Juni 2010

Nu är det dags! (C'est le moment !)

Ouh que j'aime la publication automatique, je serais morte de culpabilité à l'idée que vous, pauvres lecteurs, puissiez oublier l'événement du jour...



Cet après-midi, sans doute sous la pluie,Victoria et Daniel se diront oui ! Mariage pluvieux, mariage heureux ? Hmm, en tout cas, j'ai une pensée de compassion à l'égard des gens qui vont défiler dans le cortège, et de ceux qui les observeront depuis leurs refuges sous des parapluies.



Les invités au mariage, eux, seront sans doute consolés par de la nourriture et de la boisson de folie ! Les citoyens lambda peuvent cependant profiter de l'offre spéciale des 7 Eleven, une fika à 32 SKR au lieu de 20 SKR, mais avec à la place du Kanelbulle ou du croissant, un mazarin aux blåbär, un des produits officiels du mariage qu'il serait temps de songer à écouler. Appétissant ? Hmm, pas pour moi, j'aurais voulu une part du gâteau qui sera paraît-il tout blanc, avec autant de sucre et de crème qu'une pâtisserie suédoise se respectant.Malheureusement, mon carton d'invitation a dû se perdre en chemin...

Freitag, 18. Juni 2010

Destination X

Göteborg est riche de plusieurs musées, je n'ai pris la peine d'en visiter que deux, à entrée gratuite, youpi, le Röhsska museet et le Världskulturmuseet. Le premier se consacre à la mode et au design, je n'ai pas trop accroché, j'ai l'impression que toute occasion est bonne ici pour ressortir des objets Ikea. On présente l'histoire du design, comment il devient populaire, et pof, Chocapikea ! Le second, musée des cultures du monde, a notamment une expo sur les voyageurs de toutes sortes, nommée "Destination X", dont j'avais lu une description dans le journal il y a fort longtemps, et que j'ai finalement parcourue cette semaine.

Hé bien, là, j'ai bien aimé. Des photos, des vidéos, des textes, des objets, bien organisés, pas possible de s'ennuyer en découvrant pourquoi on voyage, et comment, dans deux trois salles seulement, mais avec suffisament de matière. Intéressant, affligeant quand on pense aux réfugiés, et... motivant de la vie grâce aux Baffin babes, je suis restée plantée devant le film les présentant, même si je me verrais mal les imiter : ces quatre jeunes Norvégiennes ont passé 80 jours à skier sur l'île de Baffin au Canada, et wahou, ça vaut le détour de regarder ça de plus près. Elles ont la pêche !

En partant de là, j'ai pensé à la question que l'on me pose souvent ici, à savoir les raisons m'ayant poussé à apprendre le suédois et à venir en Suède. Hum, je ne le sais même pas trop moi-même, en tout cas, c'était une histoire de vouloir apprendre une langue du Nord, celle d'un pays me fascinant je ne sais comment, et puis d'avoir assez apprécié ça pour avoir envie d'aller plus loin dans ma découverte. Pas de famille suédoise ou de pojkvän (petit ami) local, je suis juste curieuse, et des fois, d'ailleurs, je pars dans des endroits bizarres. Ma prochaine destination...


C'est là ! La gare d'Evenstad en Norvège, que j'atteindrai normalement au moment de la publication automatique de cet article. Le rat des villes rend visite au rat des champs et à ses campagnols d'étude... Une petite aventure dans la cambrousse en perspective !

[Merci au rat des champs pour cette photo !]

Donnerstag, 17. Juni 2010

Ó, guð vors lands! Ó, lands vors guð! (Ô Dieu d'Islande ! Ô Dieu d'Islande !)

Au sens strict, la Scandinavie ne correspond qu'à la Norvège et à la Suède. Dans un sens un peu plus lâche, on y ajoute le Danemark. Des fois, même, la Finlande, les îles Féroé, le Svalbard, le Groenland et l'Islande. [Merci Wiki.]


Et aujourd'hui, après les fêtes nationales de la Norvège,du Danemark, et de la Suède elle-même, mon pays d'accueil honore son voisin lointain et îlien en affichant quelques drapeaux dans les rues. Quant à moi, comme d'hab', je fais un article avec la recette bien connue du début de l'hymne national en titre, remarquant au passage que l'islandais ressemble au suédois mais juste un peu, du drapeau en image, et d'une remarque sur l'addiction suédoise à la symbolique des drapeaux. Ah non, j'avais presque oublié ce dernier élément... Je me demande à quoi ressemble la réserve de drapeaux de la ville. Bizarrement, je me la représente comme la fabrique de jouets du Père Noël, avec tout plein d'étagères, mais à la place des lutins, des trolls.

Adjööö (Au revoaaar)

Ô soulagement béni... J'aimais le sujet de mon stage, et j'ai appris des choses, si si. J'appréciais les gens que je cotoyais ici. Mais j'ai vécu des moments difficiles, à cause de l'indisponibilité chronique et suspecte de mes deux encadrants, mari et femme travaillant dans la campagne, se rendant très rarement sur leurs lieux de travail (Göteborg pour elle, Stockholm pour lui), répondant de manière sporadique aux courriels, m'oubliant alors même que je suis une grande pro du harcèlement, s'investissant peu dans les projets qu'ils m'ont eux-même proposés, alors même qu'ils devraient être intéressés, et que je pense ne pas être complètement nulle, bien que je sois dépendante de leur soutien. Bref. Ras-le-bol, malgré la gentillesse de ma maître de stage lors de nos rares entrevues. Frustration, même avec deux fikas par semaine. Dégoût, et pas que des descriptions de cadavres de phoques.

Cependant, mon rapport a été remis au secrétariat à Parisse par un gentil garçon lundi dernier, et j'ai présenté oralement mon travail au centre. Je n'ai plus qu'à raccourcir ce Power point et mon flot de paroles pour ma vraie soutenance... Et sans doute à m'armer de courage pour expliquer que je ne suis pas entièrement responsable de l'avancée moyenne de mes travaux, j'aurais bien voulu faire plus, hein. Je ne vais pas faire une retranscription de mon dialogue avec mon encadrant masculin, juste dire qu'il avait des prétextes stupides pour ne pas m'aider à aller plus loin. Tant pis pour eux, après tout, moi, j'espère bien valider mes acquis... Et trouver mieux pour l'an prochain, avec à ce jour l'idée de traverser la Manche pour apprendre des trucs en épidémio des végétaux.

Ma maître de stage est bien entendu arrivée en retard à mon oral, et je ne l'ai pas attendue, parce que les bouchons sur la route, jolie excuse, mais j'ai des souvenirs d'une fable nommée "Le lièvre et la tortue", qu'on ne compte pas sur moi pour prendre le lièvre en pitié. [Même si ceux que je vois tous les matins ou presque sont absolument craquants.] Elle a été gentille après, en venant me féliciter et me demander qu'on garde contact. Je la connais bien, maintenant, et savais que les choses se passeraient ainsi !

Le petit public de mon oral a posé des questions intelligentes et intéressantes, et a semblé content d'être là. Je m'étais fendue d'un courriel collectif pour annoncer ma soutenance, relisant dix mille fois au moins le texte en suédois, j'ai reçu un compliment sur ces lignes qui ne devaient donc pas être trop ridicules, ouf. [J'ai peur des courriels collectifs, pas des courriels individuels, j'ai l'impression de me mettre toute seule au pilori.] Je suis heureuse d'avoir fait expliqué mon taff à ces personnes adorables avec qui j'ai partagé des fikas, des déjeuners, des discussions sans gâteaux ou sandwich aussi, ou même un bureau. Et je suis ravie d'avoir pu comparer mon expérience à celle d'une future thésarde de ma maître de stage, et à celle de son post-doc allemand en congé parental qui a eu l'extrême gentillesse de se déplacer pour mon exposé. Apparemment, la collaboration avec ces gens est difficile pour tout le monde, brrr.

Pourtant, maintenant, je m'en fiche, c'est terminé, et le bilan n'est pas si négatif que ça. Collègues sympathiques, routine remplie de moments peinards ou d'activités enthousiasmantes avec des rencontres de personnes passionnantes et jättesnälla (très gentilles), voyages et excursions dans un merveilleux pays et ses voisins... Non, je ne peux pas me plaindre, même si je l'ai fait à moult reprises, hum. Schtroump grognon a été très heureux, au fond.

Mittwoch, 16. Juni 2010

Nära Delsjön (Près de Delsjön)

[Bouuuh là je ressens le manque de photos, terrible. Lecteurs, allez vous-mêmes en Suède, c'est trooop bôôô, croyez-moi !]

Hier, veille de mon oral pour le fun au centre, je n'avais pas grand-chose à faire, et plutôt que de me caler devant mon ordi au travail avec du vocabulaire suédois, sans grande surprise j'ai préféré réfléchir à une excursion. Que faire, où aller ? Il me restait des sous sur ma carte de transport, alors j'ai cherché de jolies choses à voir pas trop loin. Et j'ai pensé à Delsjön, qui abrîte un tueur de sapins bien sûr, et une réserve naturelle, où je n'avais pas espoir de démasquer l'abruti, hélas, mais de me promener gaiment. Je m'étais dit y'a longtemps que ce serait chouette d'aller là-bas, et j'ai été aidée dans ma décision par le fait que la narratrice du roman que je lisais ce week-end, aussi antipathique qu'elle soit, racontait ses promenades dominicales à Delsjön avec ses parents. Pof pof pof, crème solaire étalée sur la tronche face au soleil, et sac sur le dos, je suis donc partie prendre le tram 5 à Korsvägen, première place de Göteborg où j'ai posé le pied. [Emotion.]

J'avais repéré un arrêt proche de l'immense réserve naturelle, Törpersgatan, et pas trop réfléchi à l'itinéraire à suivre depuis celui-ci. La première personne que j'ai abordé m'a ignorée en beauté, la seconde était une touriste semblant sortir du village d'hébergement du parc d'attractions Liseberg, et la troisième, ouf, m'a répondu "där uppe", "là haut". Hmm. J'ai en effet grimpé une route, et ai atterri dans un complexe sportif gigantesque entouré d'arbres, avec notamment des gamins braillant sur des terrains de foot. J'ai continué en suivant mon instinct et des panneaux inquiétants : "lac Bidule, 8km", zut alors, et "lac Machin, 8.5km", euh, je vais me contenter de la forêt ; "frisbee", aaaah naaan ne me dites pas que des gugus lancent des frisbees dans le coin !

Et en fait, j'ai eu de la chance. J'ai adoré suivre un chemin large et bien entretenu entre les arbres laissant passer lagom ljus och värme, juste ce qu'il fallait de la lumière et de la chaleur, et croiser quelques coureurs et marcheurs accompagnés de poussettes ou de chiens, présence humaine parfaitement lagom, juste ce qu'il fallait pour ne pas se sentir isolée, ou oppressée comme à Montparnasse la veille du week-end de Pentecôte. J'ai marché sur la voie en essayant d'avoir le trajet le plus logique qu'il soit afin de pouvoir revenir sur mes pas au retour. Je n'avais en effet pas de petits caillous blancs avec moi, juste mon paquet de biscuits Singoalla de survie, seulement le conte dit bien que les miettes, ça marche bof. Et cet itinéraire bizarre et aléatoire a guidé mes pas à un lac. Oh, joie ! [Même joie que samedi dernier.]


[Photo piquée ici.]

En réalité, il s'agit d'un étang, en tout cas, c'est ainsi qu'on le nomme, "Härlanda tjärn", "étang Härlanda". On remarquera la petite plage au bout. C'est là, au milieu de ma promenade, que je me suis laissée tenter par une glace. Y'avait pas de fraises, alors je n'avais pas le choix, hein. Faire cette pause au milieu de ma promenade pour admirer l'étang en me restaurant avec gourmandise, au soleil derrière mon filtre UV réappliqué quelques minutes plus tôt, devant un lac tout bleu entouré d'arbres, c'était un petit morceau de paradis tombé du ciel, au milieu de ce nulle part que je n'aurais pas su situer sur une carte. Et c'était très suédois aussi, parce que ma glace était un cône Daim, miam.

Dienstag, 15. Juni 2010

Har du som det krävs för att ha en åsikt? (As-tu ce dont on a besoin pour avoir un avis ?)

Cette année, le 30 juin plus exactement, le service militaire sera supprimé en Suède. Je n'ai pas l'impression qu'il était pas un passage obligé ces dernières années, d'après Wiki, tout le monde n'était pas appelé à la formation après le remplissage d'un questionnaire en ligne. Et je n'ai pas entendu parler de beaucoup de gens l'ayant fait, à vrai dire, ptêt quelques uns, et je me souviens d'un gugus sur un bateau militaire dans un livre que j'ai lu. M'enfin, apparemment, la disparition du "värnplikt" change quelque chose, et du coup, l'armée suédoise, présente notamment en Afghanistan, fait en ce moment de la publicité dans les rues et à la télé, afin de recruter des petits jeunes.

Sur les trottoirs de Göteborg, on croise des affiches très sobres avec des phrases comme "Ta cousine pense que nous ne devrions pas défendre la paix à l'étranger" ou "Ton pote ne veut pas avoir d'aide en cas de catastrophe naturelle", avec en-dessous, "As-tu ce dont on a besoin pour avoir un avis ? Si oui, dis-le nous !". Je n'avais pas vraiment saisi que c'était l'armée, à vrai dire, je n'avais pas regardé l'adresse, je ne m'étais pas posé la question. Je trouvais la campagne étrange, et un peu facile quoi, évidemment que tout le monde est choqué d'imaginer ne pas avoir d'aide en cas d'inondation, en vrai. Et si, il y a des inondations en Suède, par exemple, la fonte des neiges au Nord a posé quelques problèmes au printemps.

Et là, ce matin, SVD parle des spots télévisés, qui sont bien marrants à vrai dire... Regardez au moins celle-ci en cliquant (vidéo courte, inoffensif lien vers YouTube): à la fin, ce qu'on dit, c'est "On attend ton avis". Je trouve ceci encore plus facile. Mais oui, allez-y, attaquez ces vilains pirates ! Et j'ai souri en voyant le drapeau suédois sur le zodiak, flottant au vent sous un magnifique ciel bleu. On pourrait se dire que faire de la pub ainsi est après tout bien normal, même si les choses sont rendues un peu idylliques. Je pense que tout Français ne s'engage pas après les discours mélioratifs de la JAPD, par exemple, chacun conserve son esprit critique et sa liberté, nan ?

Hé bien, peut-être pas. Les critiques fusent, disant qu'on a pas à utiliser les techniques classiques de la mercatique pour des questions aussi sérieuses. S'engager est une question de vie ou de mort, contrairement à l'achat d'une lessive ou d'un morceau de bikini H&M, ainsi, ces publicités seraient dangereuses. Et surtout, surtout, le gros problème est qu'elles sont mensongères. Les beaux Suédois en uniforme voguant courageusement sur la mer ne sont autres que des acteurs Sud-Africains filmés dans leur propre pays. Et pareil pour cette vidéo, la base n'en est pas une. Des gens disent qu'on ne peut pas se permettre de vraiment filmer l'armée, et pourtant cela a déjà été fait... Et entre les différents avis, difficile de savoir si à défaut d'être la réalité, ça y ressemble.

On verra si de jeunes Suédois pris de l'envie de sauver le monde malgré leur caractère paisible se sentent lésés dans quelques années... Hmm, c'est ptêt un peu grave en fait. Un débat sans doute plus intéressant que celui sur l'entrée de Victoria dans l'église samedi...

Montag, 14. Juni 2010

Trollflöjten (La flûte enchantée)

A côté de la routine habituelle et des voyages, j'aurai eu la chance d'aller à quelques spectacles à Göteborg, hé oui, je ne suis pas tant que ça hemmakväll-olique. Le Melodifestivalen et son spectacle marrant à paillettes, le Medicinarspex et ses étudiants enjoués, le concert de gospel et sa bonne humeur contagieuse, et... Un opéra hier ! Pour la toute première fois de ma vie, alors j'y suis allée avec un esprit de petit enfant curieux et enthousiaste. Et aussi une petite robe, pour ne pas trop détoner au milieu des gens bien habillés. Une petite robe... Et des collants et un petit pull et une écharpe, et même un coupe-vent dans mon sac pour le mettre au retour, et mes baskets, mais ça, pas à cause des quinze degrés et du vent léger hier, c'est juste que je n'ai pas mes sandales ici. De toutes façons, marcher une demi-heure jusqu'à l'opéra en talons, je n'aurais jamais pu.



Voici une des affiches qui, il y a deux mois et demi environ, m'ont fait penser à aller traîner sur le site de l'opéra, et à y réserver une place étudiante pour une représentation de La flûte enchantée. Un dimanche soir par souci d'économie, et en juin, mois qui me paraissait si lointain, alors qu'il est arrivé très vite finalement, avec ses longues journées parfois ensoleillées. Avec mon vieux billet acheté avec joie et anticipation, j'étais toute contente de me diriger vers le port hier, et de ne pas me contenter de passer à côté de l'opéra, cette fois-ci.

Il y avait des tas de gens attendant l'ouverture des portes, j'ai pu les observer quand je ne lisais pas le programme ou mon livre du moment. Tous les âges étaient représentés, avec de jolis habits. J'ai notamment remarqué un jeune homme portant un noeud papillon et un costume légèrement ringard assorti, j'étais surprise car les noeuds papillons, j'en vois vraiment peu. Et aussi une petite fille habillée comme pour une veillée de Noël je dirais, les cheveux attachés par un gros ruban rouge, et avec une robe grise à plusieurs jupons. Elle avait l'air d'une petite poupée comme ça, et j'ai vu une jeune femme se retourner vers elle en souriant, sa maman pouvait être fière.

J'étais bien placée, et ai ainsi donc pu profiter dans de très bonnes conditions de cette première sortie à l'opéra. La salle m'a semblé quasi-pleine, je n'ai vu qu'une seule place vide... Celle qui était à ma gauche. Ptêt que j'avais l'air d'une pauvre fille à qui Sven ou Anders venait de poser un lapin, du coup, mouarf. Hé non, je l'avais juste renvoyé chez lui parce qu'il était arrivé à l'opéra sans noeud papillon, lui.


[Pamino avec les trois Dames que j'ai trouvé chouettes, même si le personnage le plus amusant est évidemment Papageno, au fond.]

Pendant le spectacle, je n'ai pas eu le temps de penser à ces choses stupides, j'ai surtout écouté et regardé. Ecouté la musique, les chants, les dialogues. Et regardé le jeu, la danse, les décors, la lumière et... Les sur-titres ! Hé oui, les paroles des chants étaient projetés au-dessus de la scène. Cela m'a permis de bien m'imprégner de jolies phrases, et a effacé mes craintes, j'avais légèrement peur de rater quelque chose du suédois. [J'aurais sans doute eu la même appréhension en allant voir un opéra en allemand, cependant.] La flûte enchantée est bien entendu autrichienne, mais les Suédois, qui ne doublent jamais les films, prennent la peine de réécrire tous les textes dans leur langue, ce qui n'est pas bête puisque les interprètes la maîtrisent sans doute mille fois mieux que tout autre dialecte.


Voici la fantastique Reine, faisant son entrée à la Paris Hilton. J'ai été vraiment séduite par les costumes et décors, surtout lors des scènes claires et colorées, ça dégageait des ondes très positives. Les lunettes de soleil n'étaient pas le seul élément étonnant, la petite vieille qui veut embrasser Papageno est arrivée en déambulateur, même si en vrai, elle n'en avait pas besoin.

J'ai vraiment bien aimé tout ça, sans esprit critique bien sûr, j'ai bien dit que j'étais comme un petit enfant, j'ai tout absorbé...


... Et j'étais bien contente que les choses se terminent bien pour ces deux-là, même si je n'ai pas vraiment réussi à complètement m'attacher à eux, parce que les Bisounours, ça n'existe pas dans la vraie vie.

Cependant, aller à l'opéra, ça n'était pas exactement la vraie vie, plutôt une sortie culturelle très réjouissante dans une ville qui a fait du chemin depuis ses débuts plutôt rustres. Jag älskar Göteborg!

Samstag, 12. Juni 2010

Alingsås

Tout d'abord, je dois faire ici une triste annonce, celle du décès de mon appareil photo, après trois ans de bons et loyaux services commencés en séjour linguistique à Berlin. Sniff, le temps passe. M'enfin, je ne peux pas me plaindre, la bête était la moins chère proposée par le catalogue La Redoute à l'époque, et a pas mal servi. Je ne pense pas réinvestir avant de partir, du coup, hé bé, j'aurai une bonne raison d'être bavarde. Et aujourd'hui, ma source d'images n'est autre que le site de la commune d'Alingsås, petite ville à l'Ouest de Göteborg, à peine une demi-heure de train dans chaque sens, avec de jolis paysages sur la route. Enfin, j'ai vu ça en levant les yeux de temps en temps, je lisais, ça m'a évité de murmurer "Oooh c'est bôôô" en permanence et de me faire assassiner par les autres passagers.
Voici l'image idyllique présentée par le site officiel... Hmm, je n'ai pas eu le droit à un tel ciel bleu, et à ces fleurs jaunes, mais mon excursion était très chouette malgré tout. Il a plu, par averses fréquentes mais légères avec des intervalles secs assez longs pour que je puisse retirer ma capuche, je ne sais pas pourquoi je ne la supporte pas longtemps, ptêt une crainte inavouée que mes cheveux moisissent ? A la pluie s'ajoutait un vent impressionnant, assez bien orienté pour ne pas m'envoyer dans le lac, cependant sa force, ou ma légèreté, m'a surprise à certains moments. Le reste du temps, j'étais ravie du temps, j'aime bien sentir l'air bouger autour de moi, surtout quand des barettes sauvent ma visibilité à l'avant, et j'étais assez couverte pour ne pas frissonner face aux 13°C ambiants, disons.

Alingsås, encore un endroit que je ne regrette pas d'avoir visité, parce que...


... Le centre est tout mignon, tout suédois des clichés, avec des échoppes et maisons en bois de couleurs pastel, et plein de cafés. Je n'ai pas extrêmement bien choisi celui de mon déjeuner, assez moderne, mais en vrai, la ville regorge de paradis à fikas ou autres séances de boissons, je suis juste restée trop peu longtemps pour en visiter, à vrai dire, ç'aurait été mon plan B en cas d'intempéries monstrueuses. J'ai croisé des tas d'autochtones, vraiment presque aucun autre touriste, en train de faire leurs courses ou leur balade du samedi, un jour tranquille où beaucoup de magasins ferment l'après-midi. Un centre-ville pas très grand, mais très plaisant, donc.

... Il y a des chemins de promenades agréables. J'ai marché dans un bois et près de prés et de quartiers résidentiels ce matin, me disant que les habitants avaient un environnement de rêve, et j'ai été détrompée en découvrant la ville du côté de Haga, où il y a entre autres une réserve naturelle. Haga, le meilleur lieu de la commune où avoir une maison. Le sentier que j'y ai suivi m'a amenée au bord d'un cours d'eau zigzagant et hébergeant de petits bateaux à moteur, et au bord d'un LAC. Les lacs en Suède, image bien connue, et j'en ai vu plusieurs maintenant (notamment à Jönköping, à Vänersborg et dans la cambrousse)... Cependant, impossible de s'en lasser, que ce soit par les points communs ou les différences entre eux, l'émerveillement demeure ! Aujourd'hui, le lac Mjörn était secoué de nombreuses vagues, prouvant la force du vent, comme les deux-trois personnes en kite-surf d'ailleurs.

Hé oui, à Alingsås aussi, on fait du sport... Et dans le cadre du festival de la patate - Jonas Alströmer, qui a initié les Suédois à la consommation de ce tubercule, est né à Alingsås - est organisée une course à pied, la Course de la patate. Voici donc ma seule déception de la journée : non, les participants ne sont pas déguisés sur le thème du hachis parmentier, des frites et de la purée. Et ils ne courent pas comme des patates, ce sont des gens aptes à défendre l'image sportive du pays, à défaut de participer à la Coupe du monde en jaune et bleu.

Freitag, 11. Juni 2010

En lugn och mysig hemmakväll (Une soirée paisible et confortable à la maison)

[La traduction plus immédiate de "mysig" est "cosy", terme plus large que "confortable", je trouve, mais mes scrupules d'adepte du Grand dictionnaire terminologique m'empêchent d'utiliser l'anglicisme.]

Une fois, dans le Göteborgs post, j'ai lu des témoignages de gens répondant à la question "Que fais-tu lors d'une soirée à la maison ?". Article pas-si-on-nant bien entendu, j'ai été confortée dans ma normalité, il semble courant de manger tranquillement, de lire le journal, une revue ou un roman, de regarder des émissions télévisées, de communiquer avec des proches. Et moi, j'en profite aussi pour faire ma lessive en m'étant bien sagement réservé un créneau.


Si j'avais des envies de cinéma et pas envie de me contenter de la bibliothèque municipale gratuite, je pourrais me rendre, avant la soirée, dans un des magasins de la chaîne Hemmakväll
ou "Soirée à la maison", et y louer ou acheter un DVD. En attrapant au passage un bon soda bien sucré et quelques godis pour mes abdos du côté et mes caries. Je trouve le concept de ce magasin absolument fantastique, sincèrement. ça fait teeellement cosy (euh, non, confortable) et calme et reposant.

Même si finalement, mes soirées tranquilles sans passage par Hemmakväll sont également cosyfortables et calmes et reposantes. Quoique assez régulièrement ponctuées d'une promenade, maintenant que le climat s'est radouci au point de réussir à me faire quitter ma tanière à des heures où il y a encore quelque temps, j'enfilais sans culpabilité un pyjama ou une pauvre tenue d'intérieur. M'enfin, mes hemmakvällar restent apaisants. Ma bonne excuse est l'existence de ce mot suédois tout fait pour les désigner : il me faut bien lui faire honneur !

Donnerstag, 10. Juni 2010

Var kan man gifta sig? (Où peut-on se marier ?)

Je suis tombée par hasard sur deux publicités pour des lieux de mariages quelque peu originaux, une fois en cherchant les horaires des bus vers et depuis l'aéroport principal de Göteborg, une autre fois en regardant sur le site de Skansen ce qu'était leur festival de chansons estival (tradition, tradition...). Cela m'a intriguée, et j'ai lu les argumentaires commerciaux. Alors, pourquoi se marier à Skansen ou Landvetter ?


Skansen, d'abord. Il s'agit d'un grand parc à Stockholm que j'ai visité avec le Morbihannais en avril, et qui comprend un village d'antan, un zoo, etc. Le grand endroit mignon et nostalgique de la capitale, quoi. L'offre de mariage est diverse, on peut réserver un lieu particulier pour la fête, ou bien tout simplement se pointer la bouche en coeur samedi prochain le 12 juin, et certificat de droit à se marier ou chépakoi (la paperasse qu'on doit demander à la mairie et éventuellement à une autorité religieuse), et participer à une série de mariages sans rendez-vous, achetant au passage fleurs et champagne, et profitant d'une musique de circonstance, éventuellement choisie. 10 minutes pour la cérémonie civile, 20 minutes pour la cérémonie religieuse, avec cependant un entretien obligatoire avec le prêtre ou équivalent. Les différents couples repèrent leur officiel et leur religieux à une couleur particulière, comme ça ils peuvent choisir s'ils le veulent. L'avantage de l'affaire, outre la rapidité et, euh, l'originalité ? Le couple ne paie pas l'entrée. Et fait l'économie de la location d'une salle, les invités, 20 au maximum sous la tente lors de la cérémonie, mais plus à côté si besoin, paient l'entrée du parc. Et peut jouer à la belotte avec ses invités en attendant l'appel de son numéro. Et répond au magnifique slogan "Prends ton cher et tendre par la main et... vazzy !".

Je me demande qui choisit cela. Des gens qui ont obtenu les papiers mais rien organisé ? Des citadins ayant la flemme de chercher la vraie campagne ? Hum, tout témoignage serait le bienvenu.


Landvetter, ensuite. Ici encore, différentes possibilités, deux en fait, payantes, à choisir selon le mode d'arrivée au local et l'envie d'offrir ou non du champagne. Les avantages sont les mêmes dans les deux cas : possibilité de faire du shopping dans les boutiques tax-free (et hop, pas de liste de mariage... on demande tel parfum et tel chocolat et tel alcool, pouf pouf pouf, mine de rien en passant devant et en tentant de ne pas accrocher la robe aux étalages, histoire d'éviter tout drame), enregistrement facilité si on choisit de s'envoler juste après (vous êtes bien mignons, chers invités, dix au maximum d'ailleurs, mais quel bonheur de se débarasser de vous aussi vite, avec vos cadeaux en bagages à main !), arrivée à l'avion en voiture VIP (co-passagers, vous n'êtes que des prolos !). Pas de slogan ici, mais un petit texte explicatif : "Le moment où toi et ton cher et tendre échangez vos alliances pour montrer votre amour réciproque constitue le départ de votre voyage ensemble. Pourquoi choisir un mariage à l'aéroport ? Un aéroport est associé à l'attente et à la joie. Un aéroport est un endroit unique avec des possibilités infinies."

Et les gens qui viennent à l'aéroport pour se séparer à l'occasion d'un déplacement plus ou moins loin, hein ? Oooh mais je viens d'avoir l'idée du siècle, moi. Je vais proposer à Landvetter d'étendre le concept aux divorces et séparations, avec une symbolique différente. Avec à la clé deux départs en avion, dans deux directions opposées et lointaines, payés par le plus riche des deux ou celui qui a trompé l'autre. Après tout,
un aéroport est un endroit unique avec des possibilités infinies...

Mittwoch, 9. Juni 2010

Sommarpratarna (Les invités de l'été)

Ma voisine de bureau suédoise me l'a confirmé, au cas où je ne l'avais pas remarqué : en Suède, tout ce qui a rapport à l'été est très important. Si on se demande pourquoi, on peut penser à l'hiver souvent rude, et parfois long, comme cette année. Alors du coup, Midsommar, équivalent de la Saint Jean, et nuit la plus courte de l'année, a un retentissement plus grand que Noël. Et le discours de Noël du roi se fait battre par... les invités de l'été sur la radio P1, du lundi au vendredi du 26 juin au 22 août, dont la liste a été dévoilée par les journaux hier.


Hé oui, cette émission créée en 1959 a un succès phénoménal, dû à sa saison bien entendu, à son côté traditionnel apprécié dans un pays amoureux de ses coutumes, et... à ses proportions "lagom", id est justes, terme trèèès suédois. Proportions de quoi ? Hé bien de conseils, bavardages et morceaux musicaux, tous choisis par l'invité du jour, parfois très célèbre, parfois moins.

Ma voisine de bureau suédoise m'a expliqué que beaucoup de gens écoutent ce programme de radio entre 13h et 15h, avec un MP3 au travail parfois. Pas sûr qu'on avait des MP3 en Suède en 1959, malgré l'avance technologique du pays, m'enfin, il faut bien adapter les traditions. Être "sommarpratare" est un grand honneur. L'une des invités de l'année explique sur SVD qu'elle se rappelle que ses grands-parents écoutaient cette émission, et qu'ainsi, y participer lui permet de renouer avec ses racines. Elle précise aussi qu'elle trouve cela très suédois.

Et moi, j'aime bien repérer tout ce qui est très suédois, pas bizarre cette fois-ci, mais simplement touchant. Je suis contente de savoir que ces gentils Scandinaves écouteront cet été une danseuse, Anneli Alhanko, parler de sa vie avec la danse, mais aussi d'aspects plus cachés de son existence, ou une cadre haut placée de SAAB, Lena Olving, parler du masculin et du féminin, du pouvoir et de l'égalité, et des affaires avec l'Asie, ou bien d'autres encore... Et peut-être que je trouverai un moyen de télécharger quelques enregistrements. A deux semaines et un jour de mon départ, et même si j'envisage mon retour avec joie, je pense déjà à ce qui me permettra de ne pas perdre contact avec cette contrée si attachante.

Dienstag, 8. Juni 2010

Näsduksträdet (l'arbre à mouchoirs)

Quoi ? Un arbre à mouchoirs ? Beeerk. Qu'on se calme, l'arbre à mouchoirs n'est bien heureusement pas un terme construit sur le même principe que l'arbre à tétines... Ce serait peur ragoûtant, et personne ne voudrait voir le végétal. Alors qu'en vrai, l'arbre à mouchoirs est l'attraction principale du jardin botanique de Göteborg, chaque année quand il fleurit, le Göteborgs post publie un article à ce sujet, des panneaux l'indique dans le parc, et d'après le guide de ma première visite, des gens viennent juste pour le voir.

Pour ma part, samedi, je savais que la bonne saison était arrivée, et j'espérais bien tomber sur l'arbre, histoire de comprendre son nom et sa réputation...


Et je l'ai trouvé par hasard ! Bon, cet arbre n'est pas l'arbre à mouchoirs le plus connu, c'est un de ses frères, plus caché dans le jardin botanique. Comme on le voit, les mouchoirs ne sont autres que ces grands machins blancs que l'on pourrait prendre pour des pétales, alors qu'il s'agit de feuilles.

Joli et surprenant, en effet, cependant... Le jardin botanique cache bien d'autres merveilles, et est un endroit très chouette pour se promener. J'ai découvert ce week-end la réserve naturelle immense que l'on peut atteindre par l'arboretum, une forêt agréable où j'ai pu observer à loisir un écureuil manger. Les arbres sont beaux, les petits animaux... très craquants. M'enfin, pas besoin de bouger pour les voir, ce matin, au centre, une espèce de petite biche est passée devant ma fenêtre. Roooh que c'est miiignon.

Montag, 7. Juni 2010

Valberg

Comme je l'ai expliqué hier, aujourd'hui était en quelque sorte férié à l'université. [Je viens de travailler, hein, je suis à moitié sérieuse. C'est vrai. J'ai corrigé mon rapport avec les commentaires du mari de ma maître de stage, qui est mon second encadrant. De la dite maître de stage, je n'ai point de nouvelles.] J'en ai profité pour faire une excursion, parce que j'adore voir du pays, que je me sens ainsi aventurière même si je pars avec toutes mes affaires, et que ma voisine de bureau allemande m'avait encore conseillé d'aller voir une ville. Après avoir testé la fiabilité de son avis à Trollhättan, j'ai acheté un aller-retour en train pour Valberg, sur la côte Ouest de la Suède, au Sud de Göteborg, pour un trajet d'environ quarante minutes dans chaque sens.

En général, quand je pars seule dans une nouvelle ville, j'ai un moment d'inquiétude à la sortie de la gare, parce que je suis perdue. Et un moment de déception aussi parce que l'endroit où j'arrive n'est pas joli comme sur Google images ou comme dans les explications des gens. Il suffit pourtant de marcher un peu en s'éloignant des trains, avec ou sans carte, aujourd'hui sans, car à Varberg, il suffit en gros de trouver la côte, puis de la longer...


Et de regarder avec de grands yeux émerveillés. Parce qu'après mes moments négatifs, je finis par comprendre pourquoi je suis venue. J'ai de la chance, je finis toujours par avoir cet éclair de "Oooh c'est bôôô". Sur cette photo, on voit la forteresse de Valberg, édifice moyen-âgeux m'ayant fait pensé à celle d'Oslo, surplombant le port. Ici aussi, la forteresse surplombait le port, mais celui-ci était plus modeste.


On peut faire le tour de la forteresse sur un chemin tout propret, et à vrai dire, tout la voie côtière que j'ai suivie ce matin était proprette.


Proprette, et plate, grand avantage par rapport à Göteborg, ville vallonnée exprès pour me faire transpirer et grossir des mollets. Là, je voulais marcher jusqu'au phare.


Plus loin, il y avait une baraque avec jolie vue sur la mer, et plein de petites fleurs devant. Veinards.



Et juste avant, j'avais découvert une plage de sable fin, sur laquelle peuvent notamment aller les gens en cure dans les bâtiments derrière, en été. Mais aujourd'hui, il ne faisait pas beau. Et je n'avais pas de maillot de bain...


Cependant, ce n'est pas une obligation partout... La zone nudiste pour femmes était entourée de palissades en bois, heureusement car elle aurait été vraiment en vue sinon. Je n'ai pas trouvé, euh vu, l'équivalent masculin.

Je n'ai pris des photos que ce matin, il s'est ensuite mis à pleuvoir, et j'ai continué mon exploration des lieux avec mon magnifique parapluie bleu "Göteborg", d'où ma flemme de sortir mon appareil photo. Et de toutes façons, ce chemin était le meilleur de la journée, et j'y suis revenue avant de prendre le train du retour, les pieds mouillés, mais ravie. J'adore rentrer chez moi en me disant qu'il aurait été fort dommage de ne jamais mettre les pieds là où je suis allée. Autopersuasion inconsciente ou pas, cela m'enchante !

Sonntag, 6. Juni 2010

Du gamla, du fria (Toi l'antique et libre)

Hiii ! Après la fête nationale de la Norvège le 17 mai, et celle du Danemark hier, la Scandinavie fête aujourd'hui la Suède ! Ou plutôt, la Suède se fête elle-même. Et encore... La fête nationale suédoise n'est pas un événement aussi attendu que Valborg, ou Midsommar (le 25 juin cette année, équivalent de la Saint Jean, la nuit la plus courte de l'année, dommage, je serai rentrée, enfin je serai contente de rentrer, cependant, pas de rater ça !). Elle n'a été créée qu'en 2005, avant le 6 juin était juste la journée du drapeau suédois.

Oui oui, à côté des journées du drapeau, il y avait LA journée du drapeau, non fériée. Il y a quelques années, au grand dam de certains, le lundi de Pentecôte est devenu ouvré, pour libérer le 6 juin et en faire la fête nationale. L'inconvénient est que contrairement au lundi de Pentecôte, qui tombe toujours un lundi, la fête nationale peut tomber un dimanche, et là, pof, un jour férié de moins ! Normal, comme le 1er mai et le 8 mai en France. Pourtant, non, ce n'est pas pareil, car cette célébration remplace un jour férié jamais déplacé. Alors dans certaines entreprises ou organisations, comme l'Université de Göteborg, la convention collective compense la perte en rendant le 7 juin 2010 libre. Pas mal.

Même si j'ai lu et entendu qu'en gros, on se fiche un peu de la fête nationale, j'ai repéré dans le journal que des animations étaient organisés dans Slottskogen, alors je suis allée fureter dans ce coin cet après-midi.


Euh, je dois dire que la foule m'a surprise. Il y avait moins de monde pour le bûcher de Valborg, et en général, Slottskogen est bien peuplé les aprèms des week-ends, mais pas autant... Et la fête nationale était censée n'intéresser personne ?!


La plupart des gens étaient regroupés autour de cette scène. Je crois qu'elle a accueilli les nouveaux citoyens de la ville, quand j'étais là, c'est un ensemble d'instruments à vent du Venezuela qui jouait, juste après l'orchestre symphonique de Göteborg. Les Suédois très pragmatiques avaient des petites chaises pliables ou des coussins ou des plaids ou des écharpes pour s'asseoir. Et autour de la foule se trouvaient des tas de stands de vente de saucisses dans du pain, ou de glaces. Et des toilettes mais pas assez, les files étaient grandes. Je me suis sentie très supérieure car je n'avais pas envie d'y aller. Et encore plus supérieure car finalement j'ai trouvé des toilettes ailleurs, des propres et nettes, dans un bâtiment, avec une petite file, et face à cette manifestation de la Divine Providence, j'ai cédé, mais sans attendre trois plombes pour quatre murs en plastique, moi. Gnac gnac gnac. [Je suis passionnée par les toilettes, la preuve ici.]


Ce que j'ai préféré, ça n'a été ni la grande scène ni les toilettes, mais ce petit podium de bois où j'ai assisté à une présentation de costumes traditionnels suédois. Je les ai trouvés très jolis avec toutes leurs couleurs, et la madame au micro était passionnée par les spécificités de chaque costume. Les différentes régions suédoises, les différentes villes ont des costumes différents, mais au sein de la même ville, on ne s'habillait que globalement de la même manière, chaque personne pouvant avoir le petit détail qui tue.


Ce petit bambin d'un an était la personne la plus charismatique sur scène. Il courait partout, avec sa grande soeur des fois. On le voit ici accepter un ballon du Parti populaire suédois que je situe à droite car il fait partie de l'alliance au pouvoir. Je ne pense pas qu'il était conscient de la portée de son jouet. Et de toutes façons, il serait difficile de déterminer son avis, car même s'il s'est bien amusé avec cette chose orange, il a fini par la faire exploser. Exprès ?


Ah, et évidemment, il y a eu des danses populaires. Mais je préfère les danses populaires libanaises, qui me donnent peut-être plus envie de m'y joindre. En tout cas, je me suis contentée de regarder.

Et d'écouter, à la fin, quand tous ont entonné l'hymne national suédois, absolument touchant et doux. En partant, j'ai entendu derrière moi des anglophones se moquer de ce chant peu impressionnant. Etroits d'esprit, peut-être. Ou pas suédophones. Car si les Suédois ne chantent pas avec force (et violence), c'est parce qu'ils ne font que vanter leur pays tout joli. Pas forcément un séjour bienheureux dans le passé, mais quand même, une chouette contrée à présent. Et pour finir, les paroles de la chanson...

Ô Nord immémorial, haute et libre nation,
Sereine et belle, ô bienheureux séjour !
Je salue en toi la plus douce des terres,
Ton soleil, ton ciel, tes verts paysages,
Ton soleil, ton ciel, tes verts paysages.

Tu gardes la mémoire de ta grandeur passée,
Lorsque tout l’univers résonnait de ta gloire.

Je sais que tu es et renaîtras comme autrefois,

Oui, c’est là que je veux vivre et finir mes jours,

Oui, c’est là que je veux vivre et finir mes jours.

(Traduction Lydie Rousseau)

Samstag, 5. Juni 2010

Der er et yndigt land (Il est un doux pays)

Demain, ce sera la fête nationale suédoise. Toutefois, aujourd'hui, un autre drapeau a fait son apparition dans les rues, pas devant chez moi comme le drapeau norvégien le 17 mai, mais quand même...


Je l'ai remarqué, le drapeau danois flottant au vent dans divers endroits de la ville ! Ce pays voisin fête aujourd'hui sa constitution.

Le Danemark, je n'en connais que Copenhague, pourtant, j'aime a priori bien ce pays, juste parce qu'il est scandinave. Et que je peux à peu près en lire la langue, grâce à sa proximité avec le Suédois, comme dans l'hymne que j'ai mise en titre, ou dans la partie danoise de ma base de données sur des phoques. En revanche, à l'oral... Le Danois est plutôt incompréhensible, et très marrant je trouve. Pas moche... Simplement très étrange, dirais-je.

J'ignore pourquoi ma cité universitaire avait hissé un drapeau norvégien, et ne fait pas cet honneur au Danemark. Peut-être parce que Göteborg est la 5e ville suédoise construite au même endroit, après la destruction des autres par les Danois. Ou que le concierge n'aime pas les couleurs du drapeau danois à cause d'une indigestion de chocolats suisses ? Hmm, je n'en sais rien, et en tout cas, je suis à peu près sûre de me réveiller face à un drapeau suédois, demain matin.

Gäng och djurrättaktivister (Gangs et défenseurs des droits des animaux)

Hmm, contrairement à la dernière fois, je m'apprête à faire un parallèle un peu polémique, mais tant pis, l'idée m'est venue comme ça. Göteborg, en plus d'abrîter un tueur en série de sapins, est frappée par la violence de gangs. La semaine dernière, dans la discothèque où se célébrait l'après-soirée de la sortie du chef-d'oeuvre cinématographique "Sex and the City 2" (que je n'ai pas envie de voir, à vrai dire), un homme s'est fait abattre par une arme à feu. D'après l'enquête de la police, la victime était membre d'un gang, et devait avoir un prix sur la tête, car elle s'était déjà fait tirer dessus la semaine précédente, avec moins de succès. Hé oui, à Göteborg, il n'y a pas que les Hell Angels, on compte à côté de petites bandes qui ont cependant l'air puissantes, j'ai lu dans le journal qu'en plus de s'être enfui très vite de la discothèque, le meurtrier a peut-être pu facilement quitté le pays, aidé par le côté international et riche de ces gangs liés à des trafics d'armes et de drogues. Ravissant, tout ça. M'enfin, que des bandes s'affrontent comme au Far West, finalement, ça n'a rien d'étonnant, les gangs, c'est fait pour ça, après tout.


[Des rennes à Skansen.]

Mais les défenseurs des droits des animaux sont censés être gentils, eux. Dans un pays connu pour son amour de la nature, on ne s'étonnera pas d'en trouver pas mal. J'en ai croisé dans les rues, sur de petits stands, avec parfois des hauts-parleurs, distribuant souvent des prospectus. L'industrie de la viande, la fourrure, les expérimentations sur les animaux... Il y a de quoi faire. Et malgré mon statut de carnivore, je trouve très bien que ces voix se fassent entendre. Par ailleurs, même au plein coeur de février, je n'aurais jamais acheté un manteau de fourrure. Alors une des actions des amis des animaux, au sein de la Djurrättsalliansen (Alliance pour les droits des animaux), me semble chouette. Il s'agit de faire signer à des patrons de boutiques un contrat de politique sans fourrure, en double, un des exemplaires étant à afficher dans la vitrine.

Cependant, d'après le Göteborgs post, certains commerçants se sentent forcés de signer la paperasse, et considèrent avoir affaire à une sorte de mafia. Pourquoi ? Les activistes arrivent-ils avec un poignard dans la poche ? Que nenni. Le problème est la confusion entre l'action de la Djurrättsalliansen et celle du Djurens befrielsefront (Front de libération des animaux), le dernier se faisant remarquer en brisant les vitrines de boutiques sans contrat, ou d'échoppes de viande. Le slogan de ce groupe est même "Smash it, glue it, break it, burn it, whatever you do - just do it!" .Du coup, les propriétaires de magasins tournent complètement le dos aux défenseurs des animaux, faisant un amalgame entre les deux types d'action, la voie violente et la voie pacifique. [Je vote pour Gandhi !] Ils ne sont pas aidés dans leur réflexion par le fait que la Djurrättsalliansen soutient "moralement" le Djurens befrielsefront. Et la police dit qu'il y a des échanges de membres entre les deux groupes. Pas pratique du tout pour soutenir une lutte pacifique, tout ça.

J'espère que ces gens lisent eux aussi le Göteborgs post, et qu'on ne brisera plus des vitrines, parce qu'apparemment, ça ne sert pas l'objectif ultime. Oh, et au cas où des membres du front trouvent cet article et ma fenêtre, je tiens à préciser que les phoques mesurés et étudiés dans ma base de données étaient déjà morts. En revanche, je suis sûre que si on cherche bien, mon voisin du dessus qui jouait encore du violoncelle à 2h du matin cette nuit, en mode "Je répète ce morceau alors je refais chaque bout dix fois même si ça a un côté énervant pour les gens voulant se rendormir après une visite des toilettes", a dû tuer des fourmis avec cruauté quand il était petit. Lalala.

Freitag, 4. Juni 2010

Glass eller jordgubbar? (Glace ou fraises ?)

Dès que le soleil a commencé à pointer son nez avec un air de printemps, puis d'été, de nouvelles échoppes ont fait leur apparition. Un peu partout, les habitants de Göteborg ont commencé à pouvoir acheter des glaces, plutôt en petits pots à savourer à la cuillère, d'ailleurs. Pour éviter les calories du cône ? [Une glace sans biscuit, je trouve cela tristounet, sauf en ce qui concerne les magnifiques coupes des restaurants, parce que la chantilly compense. M'enfin, le mieux est quand même le cône avec chantilly dessus. C'est bon pour les abdos, au moins ceux qui sont sur les côtés sous la taille.] Sans doute que non, car à peu près à la même époque, j'ai découvert d'autres stands pour pauses sucrées.


En face de l'entrée du jardin botanique comme sur la photo (prise de loin pour ne pas effrayer la vendeuse), ou de celle de l'hôpital Sahlgrenska, j'ai remarqué ce point de vente blanc et rouge au parasol rayé, qui propose... des fraises suédoises ! Deux pensées me sont venues à l'esprit. D'abord, cela signifique que des fruits poussent en Suède, tous ne sont pas importés ! Ensuite, je crois que les Suédois aiment leurs fraises, j'ai même lu un article dans le journal disant qu'elles seraient cette année petites et chères. Apparemment, cela n'empêche pas les autochtones d'avoir envie d'en acheter, je trouve ça mignon comme tout de faire ses emplettes de fraises sur ces petites échoppes.

Et pour ceux qui ne savent pas choisir, j'imagine qu'il n'y a pas que la Fraiseraie de Pornic qui propose des glaces à la fraise
qu'on retrouve notamment à Fraise et sel à Nantes, n'est-ce pas. Quant aux demoiselles qui ne veulent pas nourrir leurs abdos sur les côtés sous la taille, et préféreraient ressembler à une Suédoise typique, elles n'ont même pas besoin de s'inquiéter, le printemps est tellement doux maintenant qu'il est là qu'on ne peut même plus s'empêcher d'être dehors et de crapahuter. Ou alors, elles se rappelleront que chez les phoques, la couche de graisse est une bénédiction protégeant du froid.

Donnerstag, 3. Juni 2010

Singoalla

La vie est un tissu de liens plus ou moins probables entre des trucs dont on pense parfois qu'ils n'ont rien à voir, alors qu'en fait, si, on peut les mettre en relation... D'ailleurs j'aime bien mettre mon blog en lien dans mon blog, lalala. Qu'on ne prenne pas peur, je ne vais pas aller plus loin dans cet enchaînement de pensées stupides. Mais j'ai vraiment pu faire un lien entre deux choses différentes, grâce au mot "Singoalla". Singoalla, c'est quoi ?


D'une part, Singoalla est un roman, écrit en 1857 par le Gugus dont ma résidence porte le nom. En cherchant un livre de poche suédois à emprunter à la bibliothèque, je suis tombée sur ce petit livre d'une centaine de pages, et me suis laissée tenter. Maintenant, je sais que Viktor Rydberg était entre autres un écrivain, il a également eu une activité politique. Et il est né à... Jönköping, ce qui fait tilt dans ma tête, puisque j'ai visité cette cité en mars. Singoalla est le nom d'un des personnages principaux du roman, une bohémienne vivant une histoire d'amour passionnel et malheureux avec Erland, fils d'un seigneur. Forcément, ça se passe près d'une forêt, et quand Erland, à la fin, se retrouve tout malheureux et désespéré, il tente de se consoler en devenant ermite dedans. A sa place, honnêtement, je serais devenue folle et aurais perdu toute autonomie, vraiment, son destin est trop triste. Mais le lire est assez prenant, malgré la vieillesse du suédois, cependant de ce côté-là, ce n'est pas vraiment pire que les prières à la messe. Et finalement, des fois, le vieux suédois, c'est comme le danois ou le norvégien, il suffit de changer quelques lettres, et tout s'éclaire.


D'autre part, Singoalla est le nom d'une des séries de gâteaux sucrés de la marque Göteborgs kex. Ces petites merveilles comportent de la crème à la vanille, et un fourrage au citron, à la framboise ou à la réglisse. Je suis très adepte des biscuits au citron, qui m'ont accompagnée à Oslo, à Stockholm et à l'aéroport Paris Charles de Gaulle. Je me demande si c'est le printemps qui me les fait préférer aux Ballerinas chocolatées. En tout cas, j'ai acheté un paquet de leurs frères à la framboise, et j'y goûterai certainement bientôt. Pas par gourmandise, par souci de découverte culturelle plutôt.
[Mon nez s'allooonge.]

J'aurais pu manger des Singoallas en lisant Singoalla, histoire de voir s'il y a entre eux une synergie, malheureusement le paquet entier y serait passé, or je n'ai pas envie de développer une animosité à l'égard des Göteborgs kex en faisant une indigestion de ces biscuits. Je sens que cette marque a le potentiel d'être pour la Suède ce que Rittersport est à l'Allemagne, rien de moins.

Mittwoch, 2. Juni 2010

Amerika tur och retur (Amérique aller-retour)

Hier soir, sous un soleil radieux, je suis allée en Amérique et en suis revenue, en deux heures, tout cela par le jardin botanique. Plus que fatiguée et déphasée, en revenant, j'étais apaisée avec de la lumière verte plein la tête.


Je l'avoue, l'Amérique que j'ai visitée était simplement un bout du jardin botanique, présenté lors d'une balade guidée par un dendrologue passionné. Il peut bien l'être, son logement de fonction est dans le parc, au milieu de pelouses fleuries et tranquilles, le veinard. Notre petit groupe s'est éloigné du jardin lui-même, pour aller voir des arbres. En suédois, cela peut paraître bizarre de quitter un "trädgården", "jardin" mais littéralement "cour des arbres" pour aller dans un arboretum, mais ce dernier est traditionnellement plus riche en végétaux à port arborescent, nous nous sommes en fait aventurés dans une forêt. Dans la joie et la bonne humeur, parce que dans ce pays, on aime les forêts.


Des sapins, des pins et des bouleaux, à foison et d'espèces variées, enfin notre guide a notamment tenu à nous expliquer que la notion d'espèce est une limite artificielle posée par les humains, et que pour les arbres, elle est d'autant plus difficile à fixer que ces machins verts se croisent entre eux. J'ai eu l'impression de revenir en cours de génétique, cependant c'était plaisant. Nous étions peu nombreux, et pour changer des collégiens, mes camarades de promenade étaient surtout des retraités, si nous avions tracé la boîte à moustache des âges, j'aurais été un poil très loin du nez. Notre dendrologue avait vraiment des tas de choses à raconter, et nous étions intéressés, enthousiastes, se promener en apprenant des trucs divers sur les jolies choses que l'on voit est loin d'être une corvée !


J'aime bien ces sapins tous ronds. Nous avons entendu beaucoup de tailles maximales d'arbres, et même si les arbres américains poussent moins bien en Suède, nous avions déjà de quoi être impressionnés. Et émerveillés, par les formes et les couleurs différentes. Le guide nous a révélé plusieurs menaces touchant les arbres, le meurtrier des sapins bien sûr, mais aussi, entre autres, les crétins faisant des graffitis sur les spécimens du jardin botanique ; les espèces invasives auxquelles il faut rester attentif ; les pathologies, avec notamment des champignons favorisés par le changement climatique. Les maladies des plantes, c'est peut-être ce qui m'intéressera l'an prochain, lors d'un éventuel stage Outre-Manche...


En attendant, j'aurai le temps de réfléchir, de travailler à d'autres trucs... et de me promener, sans doute. Avant de faire de grands choix de vie, j'aurai juste à décider si je vais à droite, ou à gauche, en rêvassant, avec pour seule pensée sérieuse une gratitude à l'égard des gens qui entretiennent nos jolis bois. Et aussi, la ferme volonté, en cas de rencontre avec un méchant destructeur de la forêt, de trouver des orties pour le rouler dedans, avant de le ligoter autour d'un arbre pour qu'il ne puisse pas se gratter. Alors, encore envie de sortir une scie ou un spray de peinture ?